Les plus gros consommateurs d’alimentation issue de l’agriculture biologique ont un risque de cancer réduit de 25% par rapport à ceux qui en consomment le moins. Les réductions de risque vont jusqu’à 34% pour les cancers du sein après la ménopause, et 76% pour les lymphomes.

Ils sont inaccessibles pour la plupart des bourses, et pourtant. Consommer des produits biologiques réduit significativement les risques de développer un cancer, selon une grande étude du JAMA, inédite de par l’importance de sa cohorte et sa durée de suivi.

« Bien que les aliments biologiques soient moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides que les aliments conventionnels, peu d’études ont analysé le lien entre la consommation d’aliments biologiques et le risque de cancer », justifient en préambule les scientifiques.

En se basant sur le suivi d’une très large cohorte de Français, les chercheurs ont d’abord défini une alimentation biologique comme « un régime moins susceptible de contenir des résidus de pesticides ». 68 946 adultes ont participé à l’expérience. Ils ont été suivis du 10 mai 2009 au 30 novembre 2016. L’évaluation de la consommation de produits biologiques s’est basée sur les données de 16 aliments. Notons ici qu’il ne s’agit donc pas d’une évaluation exacte de ce que ces personnes pouvaient manger tous les jours.

1 340 cas de cancer ont été identifiés au cours de l’expérience, dont 459 cancers du sein, 180 cancers de la prostate, 135 cancers de la peau, 99 cancers colorectals, 47 lymphomes non hodgkiniens et 15 autres lymphomes. « Des cotes élevées pour les aliments biologiques étaient inversement associées au risque global de cancer », indique la recherche.

Plus précisément, les plus gros consommateurs d’alimentation issue de l’agriculture biologique ont un risque de cancer réduit de 25% par rapport à ceux qui en consomment le moins. Les réductions de risque vont jusqu’à 34% pour les cancers du sein post-ménopause, et 76% pour les lymphomes.

« Pour expliquer ces résultats, l’hypothèse de la présence de résidus de pesticides synthétiques bien plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus de l’agriculture conventionnelle comparés aux aliments bio est la plus probable », déduit dans Le Monde Emmanuelle Kesse-Guyot, chercheuse (Institut national de la recherche agronomique, INRA) dans l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm, INRA, université Paris-XIII) et coauteure de ces travaux.

Comme une réduction significative du risque de cancer a été observée chez les grands consommateurs d’aliments biologiques, « la promotion de la consommation d’aliments biologiques au sein de la population pourrait constituer une stratégie préventive prometteuse contre le cancer », concluent les scientifiques.

Dernièrement, les études à l’encontre des pesticides se multiplient. Dans un rapport inquiétant publié mardi 4 septembre, l’ONG Générations Futures affirme que plus de 6 résidus de pesticides sur 10 retrouvés dans l’alimentation européenne sont potentiellement des perturbateurs endocriniens.

Ces substances chimiques étrangères à l’organisme sont suspectées d’affecter la croissance et le développement du fœtus, le sommeil, la circulation sanguine ou encore la fonction sexuelle et reproductive. Selon l’OMS, ils favorisent également les pubertés précoces, les cancers, les diabètes, l’obésité et les problèmes cardiovasculaires.

Le contact avec les pesticides augmente aussi considérablement le risque de développer la maladie de Parkinson, selon Santé Publique France. Les agriculteurs ont ainsi 10% plus de chances de contracter la maladie que la population générale. Rappelons pour finir que les bébés nés sans bras dans l’Ain ont pour seul point commun d’habiter dans des zones rurales.

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