Une enquête de Foodwatch révèle qu’une douzaine de produits alimentaires aussi inattendus que des yaourts, des sucreries et des légumes en conserve contiennent des substances animales, sans que les consommateurs en soient clairement informés.

« Insectes, porc, bœuf, etc. : toutes sortes de bestioles se cachent dans nos aliments et boissons sans que nous le sachions », résume l’ONG Foodwatch dans un communiqué publié jeudi 20 septembre 2018. L’association de défense des consommateurs a mené, depuis le printemps 2018, une étude à travers les rayons des grandes surfaces françaises : elle en tire une liste d’une « douzaine de produits connus » qui contiennent des éléments dérivés d’animaux auxquels on ne s’attend pas. Dans certains cas, ils ne sont pas mentionnés sur l’étiquetage, la réglementation n’obligeant pas les fabricants à le faire.

De la sécrétion de cochenille sur des pommes

Parmi les produits épinglés par Foodwatch, il y a ceux dont l’étiquette mentionne « gélatine » uniquement, sans dire de quel animal elle est issue. C’est le cas pour « L’Authentique Petit Ourson Guimauve » de Cémoi et des « Chamallows Haribo » (contenant de la gélatine de porc), ainsi que des « Paniers de Yoplait 0% » (qui comprennent de la gélatine de bœuf). « Yoplait doit renseigner la présence de bœuf sur son étiquetage ! », s’insurge l’ONG. « Nous nous assurons que tous nos produits sont conformes aux réglementations en vigueur et répondent aux attentes de nos consommateurs, notamment en termes de goût et de texture des produits », répond un porte-parole de Yoplait à l’agence Reuters. « La gélatine qui entre dans la fabrication de notre Panier de Yoplait 0% de matières grasses est d’origine bovine avec une quantité mise en oeuvre inférieure à 0,5% », ajoute-t-il. Elle « sera définitivement retirée » de la recette en 2019, précise encore le porte-parole.

Foodwatch pointe également du doigt les indications qui n’éclairent pas les consommateurs. C’est par exemple le cas du mystérieux « shellac » (E904) – une sécrétion de cochenille asiatique – que l’on retrouve dans la glace « Façon glacier, fraise & morceaux de meringue » Carte d’Or, et même de manière surprenante sur des fruits : des pommes rouges Fuji. Quant aux autres produits épinglés par Foodwatch, il y a « l’Orangina rouge » qui contient des carmins (un colorant issu de la cochenille), et l’emballage du « Comté AOP au lait cru bio chez Système U » indique, lui, la présence de présure, qui n’est autre que de l’estomac de veaux abattus avant sevrage.

De la gélatine de porc dans des Viennois au chocolat

Enfin, l’ONG mentionne les produits pour lesquels les industriels ont joué la transparence en affichant sur la liste ingrédients une espèce animale… toutefois inattendue ! « On trouve ainsi du bouillon de volaille dans des conserves de flageolets Cassegrain, de la gélatine porcine dans des « Viennois chocolat » de Nestlé et dans du « Tiramisu au rayon frais » chez Carrefour ou de la gélatine de bœuf dans un « Macaron aux Framboises » Auchan », détaille Foodwatch.

Pour son enquête, l’ONG a voulu en savoir plus sur les « auxiliaires technologiques » utilisés par les fabricants. Des substances utilisées lors du processus de transformation – par exemple, de la colle de poisson pour clarifier les liquides – et qui ne doivent pas obligatoirement être renseignés sur l’étiquette. Parmi les dizaines de fabricants contactés, « certains se sont refusés à répondre à propos de leur recours aux « auxiliaires technologiques » à base d’animal en particulier », explique Foodwatch, en précisant que « la gélatine alimentaire et la colle de poisson peuvent être utilisées comme agents de clarification dans la production de vins (bio inclus) ». 

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