Ce dimanche, l’Institut Montagine doit publier un rapport avec des propositions pour réformer l’islam de France. Un rapport de 800 pages destiné au président de la République qui a annoncé pour l’automne une réorganisation de la deuxième religion de France. Parmi les propositions faites par l’essayiste proche d’Emmanuel Macron  Hakim El Karoui, il y a la taxation des produits halal​ pour financer la construction des mosquées.

Cette proposition permettrait notamment de réduire l’influence des fonds étrangers dans l’édification des mosquées. Cette taxe avait déjà été envisagée dans les années 1990 par Charles Pasqua et cette contribution revient régulièrement. Toutefois sa mise en application semble toujours compliquée. Car il n’y a pas de norme commune au halal en France. Il faudrait également la création d’une charte pour que les mêmes critères de sacrifice des animaux soient appliqués partout et de la même façon.

Si cette taxe était instituée, il faudrait enfin selon le rapport de l’Institut Montaigne, Hakim El Karoui préconise que la taxe soit gérée par l’Association musulmane pour l’islam de France, nouvel organisme qui serait aussi chargé d’organiser le financement du culte musulman.

Ce document insiste également sur un contrôle et une régulation renforcés du système opaque des voyagistes qui organisent les pèlerinages à La Mecque. Aujourd’hui, le consulat d’Arabie Saoudite en France publie chaque année une liste officielle d’une quarantaine d’agences de voyages françaises agréées. Mais dans les faits, des structures se présentent comme des membres de cette liste en agissant plutôt comme des sous-traitants non contrôlés par le consulat.

Il pourrait s’agir de la mesure la plus difficile à mettre en oeuvre, selon nos informations, tant les résistances sont fortes. Le rapport préconise la taxation des produits halal, qui pèse cinq à six milliards d’euros de chiffre d’affaires chaque année en France. La mise en oeuvre de cette taxe serait pilotée par une institution nouvelle chargée d’organiser et de financer le culte musulman. Son nom : l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF).

 Le rapport pointe enfin un risque de « l’islamisation des musulmans » et ne mâche pas ses mots sur l’UOIF, l’Union des organisations islamiques de France. Il le décrit comme en perte de vitesse, enfermé dans des rigidités idéologiques avec comme seul message, un discours victimaire. Si l’institut Montaigne avance des mesures potentiellement explosives, c’est que le pouvoir a besoin que des choses soient dites pour pouvoir avancer et prendre des décisions. Et Hakim El Karoui ne prend pas de gants : « L’islam de France, contrairement à ce que l’on dit, n’est pas pauvre. Il faut juste que ceux qui l’appauvrissent s’écartent de la gestion des flux financiers. »

Pour Emmanuel Macron, la question de l’apaisement avec l’islam en France est un chantier crucial. Il le répète souvent : « L’État est laïque mais la société ne l’est pas. » Son pari est de créer les conditions d’une laïcité revisitée, maintenue dans le cadre de la loi de 1905. C’est pourquoi la conclusion du rapport est instructive : “Le problème, c’est qu’au lieu d’essayer de comprendre ce qui se passait, il a semblé plus simple soit de nier le phénomène soit d’agiter une passion triste, la peur, comme seule réponse. Et ce n’est pas la peur qui doit nous guider pour imaginer une réponse à l’islamisme. C’est plutôt la raison. » « Passion triste », une formule souvent employée par Emmanuel Macron à propos des opposants à la loi Travail, des partisans de la Manif pour tous ou des eurosceptiques. Une manière d’indiquer que le chef de l’État a sans doute suivi de très près l’élaboration de ce rapport.

ASIDCOM n’a pas tardé à réagir à cette nouvelle avec un communiqué, une taxe et des réformes veulent être mis en place alors que les principaux concernés n’ont pas été consulté.

Si les musulmans ne s’organisent pas rapidement beaucoup de choses pourraient être réformées échappant complètement au fondement de leur pratique.

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